Entretien avec Benoît Albert, fondateur du festival Nature nomade
Le 26 octobre 2023, Benoît Albert, fondateur du festival Nature nomade et gérant de la Géothèque, est venu rencontrer les étudiantes et étudiants du Master Arts, Lettres et Civilisations de Nantes Université pour présenter les coulisses de son métier et de l’édition 2023 du festival. Clara Bellini, Clément Carité et Chloé Wiart ont retranscrit ce portrait inspirant et remercient chaleureusement Benoît Albert pour ce partage d’expérience !
Pouvez-vous nous présenter votre librairie nantaise, la Géothèque, « librairie du voyage » ?
Je m’occupe d’une librairie qui s’appelle la Géothèque, centrée autour du voyage et des cultures du monde ; elle est située au 14 rue Racine à Nantes. C’est un espace de 160m2 où l’on vend en premier lieu des guides de voyage et des cartes, pour ceux qui veulent partir marcher dans la région, autant que pour ceux qui veulent voyager au bout du monde.
Il y a quelques années, on a eu envie de faire autre chose. Quand on part quelque part, on ne va pas seulement visiter des lieux ou des monuments, il est important de connaître l’esprit des lieux. Notre leitmotiv c’est : quand on va dans un territoire, on va dans un lieu où habitent des gens. On vend de la littérature voyageuse. Quand on vend un guide de voyage, on cherche à vendre de la littérature du pays concerné.
La librairie a été refaite en 2015. On a été accompagné par un comité de soutien pour relancer la librairie, et notamment par une journaliste qui a fait le tour du monde sur le 47e parallèle nord, celui qui passe par Nantes. Elle demandait toujours de la littérature des lieux où elle allait. Plein de gens se sont agglomérés pour accompagner le renouveau de la librairie sur ce nouveau lieu.
Maintenant il y a des animations, des rencontres d’auteurs d’ici mais aussi d’auteurs étrangers. Avoir le regard d’un voyageur français n’est pas la même chose qu’avoir le regard d’une personne qui habite le pays. On arrive à trouver des auteurs grâce à la proximité du festival Etonnants Voyageurs qui se déroule à Saint Malo. Certains auteurs qui se déplacent de loin pour le festival viennent aussi dans la librairie pour des rencontres.
Nous sommes cinq associés à la librairie et je suis le gérant majoritaire. La mairie de Nantes nous a bien accompagnés dans la création de partenariats notamment avec l’Espace Cosmopolis, le cinéma Katorza et le Muséum d’Histoire Naturelle. L’idée d’un festival est d’ailleurs née d’une discussion avec Philippe Guillet, directeur du Muséum.
Il y a quelques années, on a eu envie de faire autre chose. Quand on part quelque part, on ne va pas seulement visiter des lieux ou des monuments, il est important de connaître l’esprit des lieux. Notre leitmotiv c’est : quand on va dans un territoire, on va dans un lieu où habitent des gens. On vend de la littérature voyageuse. Quand on vend un guide de voyage, on cherche à vendre de la littérature du pays concerné.
La librairie a été refaite en 2015. On a été accompagné par un comité de soutien pour relancer la librairie, et notamment par une journaliste qui a fait le tour du monde sur le 47e parallèle nord, celui qui passe par Nantes. Elle demandait toujours de la littérature des lieux où elle allait. Plein de gens se sont agglomérés pour accompagner le renouveau de la librairie sur ce nouveau lieu.
Maintenant il y a des animations, des rencontres d’auteurs d’ici mais aussi d’auteurs étrangers. Avoir le regard d’un voyageur français n’est pas la même chose qu’avoir le regard d’une personne qui habite le pays. On arrive à trouver des auteurs grâce à la proximité du festival Etonnants Voyageurs qui se déroule à Saint Malo. Certains auteurs qui se déplacent de loin pour le festival viennent aussi dans la librairie pour des rencontres.
Nous sommes cinq associés à la librairie et je suis le gérant majoritaire. La mairie de Nantes nous a bien accompagnés dans la création de partenariats notamment avec l’Espace Cosmopolis, le cinéma Katorza et le Muséum d’Histoire Naturelle. L’idée d’un festival est d’ailleurs née d’une discussion avec Philippe Guillet, directeur du Muséum.
Pouvez-vous nous présenter les coulisses du festival que vous organisez, Nature nomade ?
Nature Nomade est un festival consacré aux grands espaces de la planète, aux peuples qui vivent éloignés de nos civilisations et qui ont encore une âme et des messages à transmettre à notre planète. La venue d’écrivains voyageurs aide à faire voyager les festivaliers sur tout le globe.
La première année nous étions une vingtaine de personnes. Les inscriptions se faisaient sur place et les écrivains venaient gratuitement. Par la suite, des institutions se sont intéressées au festival et les choses ont évolué.
Cette année va avoir lieu la 7e édition du festival au Muséum d’Histoire Naturelle du 10 au 12 novembre 2023. Il y aura une petite trentaine de rendez-vous au Musée dans deux salles et un café littéraire. Les cafés littéraires ont un aspect plus littéraire, comme une table ronde, et les rendez-vous dans les amphithéâtres sont plutôt grand public.
Il y aura entre autres une table ronde sur la montagne et sur les relations entre elle et ceux qui y vivent, qui y travaillent, ou qui la visitent. Il y aura aussi une rencontre avec une autrice tahitienne sur la confrontation entre le tourisme et les habitants de l’île. Nous aurons aussi un atelier autour du carnet de voyage, une rencontre avec des comédiens qui vont lire des passages d’écrivains qui ont visité les îles. L’île a une place très importante dans cette édition du festival. Nous aurons aussi un café littéraire dédié à la littérature en langue originale, dans lequel seront lus des textes dans leur langue d’origine ainsi que leur traduction en français.
Tous les auteurs et modérateurs sont rémunérés. Nous avons un budget, alors qu’au début nous fonctionnions grâce au bénévolat. Notre principale aide au financement, c’est la ville de Nantes, puis la Région Pays de la Loire, la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles), le département de la Loire Atlantique et la SOFIA (Société Française des Intérêts des Auteurs de l’Ecrit). L’essentiel de notre budget est dédié aux auteurs.
Le festival rejoint notre métier de libraire. Il est important pour nous de valoriser les auteurs et aussi la librairie et de mettre en avant l’économie du livre. Nous travaillons avec beaucoup de petites maisons d’édition et nous organisons des ventes de livres sur le festival. Il y aura aussi une exposition à la Géothèque sur les abysses et un atelier animé par Marie Détrée sur la création d’un carnet de voyage illustré.
Nous sommes portés par une envie, par des rencontres, dans l’idée d’une ouverture vers les autres. C’est une valeur inestimable. Nous nous sommes rendus compte que les rencontres les moins prisées étaient celles qui abordent des populations dans lesquelles il y a des problèmes sociaux. Certains imaginent juste un festival de beaux voyages, avec un effet carte postale. Nous, nous cherchons un intérêt pour la vraie vie. On ne veut pas seulement du rêve, on veut aussi leur dire qu’il y a des situations ailleurs qui valent le coup de s’y intéresser ; c’est important de découvrir des écrits qui se passent là-bas. Ce n’est pas toujours simple. On est là pour déranger un peu, pour dénicher des choses.
Nous travaillons également aussi à l’extérieur du festival, notamment avec la rencontre de Stéphane Dugast au centre pénitentiaire de Nantes, ou encore avec la bibliothèque départementale de Loire Atlantique.
Nous avons également mis en place un prix littéraire. C’est la Géothèque qui fait une proposition d’une vingtaine d’ouvrages, puis un petit comité de bénévoles choisit six livres. Douze bénévoles lisent les six livres sélectionnés. Ils doivent au moins avoir une année de bénévolat au festival pour pouvoir faire partie du comité. En plus de cela nous avons un prix des lecteurs grâce aux bibliothèques de Loire Atlantique.
La première année nous étions une vingtaine de personnes. Les inscriptions se faisaient sur place et les écrivains venaient gratuitement. Par la suite, des institutions se sont intéressées au festival et les choses ont évolué.
Cette année va avoir lieu la 7e édition du festival au Muséum d’Histoire Naturelle du 10 au 12 novembre 2023. Il y aura une petite trentaine de rendez-vous au Musée dans deux salles et un café littéraire. Les cafés littéraires ont un aspect plus littéraire, comme une table ronde, et les rendez-vous dans les amphithéâtres sont plutôt grand public.
Il y aura entre autres une table ronde sur la montagne et sur les relations entre elle et ceux qui y vivent, qui y travaillent, ou qui la visitent. Il y aura aussi une rencontre avec une autrice tahitienne sur la confrontation entre le tourisme et les habitants de l’île. Nous aurons aussi un atelier autour du carnet de voyage, une rencontre avec des comédiens qui vont lire des passages d’écrivains qui ont visité les îles. L’île a une place très importante dans cette édition du festival. Nous aurons aussi un café littéraire dédié à la littérature en langue originale, dans lequel seront lus des textes dans leur langue d’origine ainsi que leur traduction en français.
Tous les auteurs et modérateurs sont rémunérés. Nous avons un budget, alors qu’au début nous fonctionnions grâce au bénévolat. Notre principale aide au financement, c’est la ville de Nantes, puis la Région Pays de la Loire, la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles), le département de la Loire Atlantique et la SOFIA (Société Française des Intérêts des Auteurs de l’Ecrit). L’essentiel de notre budget est dédié aux auteurs.
Le festival rejoint notre métier de libraire. Il est important pour nous de valoriser les auteurs et aussi la librairie et de mettre en avant l’économie du livre. Nous travaillons avec beaucoup de petites maisons d’édition et nous organisons des ventes de livres sur le festival. Il y aura aussi une exposition à la Géothèque sur les abysses et un atelier animé par Marie Détrée sur la création d’un carnet de voyage illustré.
Nous sommes portés par une envie, par des rencontres, dans l’idée d’une ouverture vers les autres. C’est une valeur inestimable. Nous nous sommes rendus compte que les rencontres les moins prisées étaient celles qui abordent des populations dans lesquelles il y a des problèmes sociaux. Certains imaginent juste un festival de beaux voyages, avec un effet carte postale. Nous, nous cherchons un intérêt pour la vraie vie. On ne veut pas seulement du rêve, on veut aussi leur dire qu’il y a des situations ailleurs qui valent le coup de s’y intéresser ; c’est important de découvrir des écrits qui se passent là-bas. Ce n’est pas toujours simple. On est là pour déranger un peu, pour dénicher des choses.
Nous travaillons également aussi à l’extérieur du festival, notamment avec la rencontre de Stéphane Dugast au centre pénitentiaire de Nantes, ou encore avec la bibliothèque départementale de Loire Atlantique.
Nous avons également mis en place un prix littéraire. C’est la Géothèque qui fait une proposition d’une vingtaine d’ouvrages, puis un petit comité de bénévoles choisit six livres. Douze bénévoles lisent les six livres sélectionnés. Ils doivent au moins avoir une année de bénévolat au festival pour pouvoir faire partie du comité. En plus de cela nous avons un prix des lecteurs grâce aux bibliothèques de Loire Atlantique.
Comment organisez-vous un tel événement, qui a grandi au fil des éditions ?
L’organisation est très importante, à l’image d’un grand puzzle qui prend forme à mesure que le festival se rapproche.
Ce sont les libraires de la Géothèque qui assurent la programmation. Il faut lire les livres, contacter les auteurs, faire les demandes de financement ; tout cela se fait environ un an à l’avance. Nous avons déjà commencé à chercher les invités de l’édition 2024 ! Il faudra déposer des dossiers auprès des financeurs, trouver des salles, des lieux…
Notre réseau de bénévoles est très présent dans les deux mois qui précèdent le festival. Ils aident à la logistique, comme par exemple le balisage des lieux. Il faut insonoriser le café littéraire, s’occuper des micros, de la projection, des enregistrements. Il faut que l’on s’occupe de toute la communication. Il y a aussi une grande logistique à mettre en place pour accueillir les auteurs : les faire venir, aller les chercher à la gare ou à l’aéroport, préparer leur séjour et leurs repas selon leurs habitudes alimentaires. Chaque auteur a un contrat.
Il faut aussi gérer tous les bénévoles pour savoir qui fait quoi, et quand. Des bénévoles distribuent des affiches et des dépliants dans la ville. Sur place les bénévoles s’occupent des tables et chaises, des tireuses à bière, du ménage… Nous avons quarante bénévoles pour accompagner le festival, et ce travail collaboratif fait partie de notre ADN !
Nous, organisateurs, devons aussi prendre le temps de dîner avec les auteurs pour leur montrer notre engagement.
Ce sont les libraires de la Géothèque qui assurent la programmation. Il faut lire les livres, contacter les auteurs, faire les demandes de financement ; tout cela se fait environ un an à l’avance. Nous avons déjà commencé à chercher les invités de l’édition 2024 ! Il faudra déposer des dossiers auprès des financeurs, trouver des salles, des lieux…
Notre réseau de bénévoles est très présent dans les deux mois qui précèdent le festival. Ils aident à la logistique, comme par exemple le balisage des lieux. Il faut insonoriser le café littéraire, s’occuper des micros, de la projection, des enregistrements. Il faut que l’on s’occupe de toute la communication. Il y a aussi une grande logistique à mettre en place pour accueillir les auteurs : les faire venir, aller les chercher à la gare ou à l’aéroport, préparer leur séjour et leurs repas selon leurs habitudes alimentaires. Chaque auteur a un contrat.
Il faut aussi gérer tous les bénévoles pour savoir qui fait quoi, et quand. Des bénévoles distribuent des affiches et des dépliants dans la ville. Sur place les bénévoles s’occupent des tables et chaises, des tireuses à bière, du ménage… Nous avons quarante bénévoles pour accompagner le festival, et ce travail collaboratif fait partie de notre ADN !
Nous, organisateurs, devons aussi prendre le temps de dîner avec les auteurs pour leur montrer notre engagement.
Comment devient-on bénévole pour Nature nomade ?
D’abord il faut être sûr de savoir ce que le bénévolat implique. On ne devient pas bénévole que parce qu’on a envie de voir telle ou telle rencontre. Nous avons besoin de personnes prêtes à s’occuper du café, à aller chercher les auteurs et les accompagner, comme à passer un coup de balai, car le dernier jour, il faut tout débarrasser ! Si quelqu’un est intéressé pour devenir bénévole, il faut venir nous voir directement à la librairie.
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Contactez-nous pour nous partager vos idées, vos envies, vos questions !
culture@univ-nantes.fr
Ou rendez-vous au 1er étage du Pôle étudiant.
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Mis à jour le 20 novembre 2023.