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Nantes U' aux JO Paris 2024 ! Alistair, rameur en équipe de France

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À tout juste 22 ans, Alistair Gicqueau suit des études en troisième année à Polytech Nantes et rame en équipe de France d’aviron en parallèle. Si le jeune athlète ne concourra pas finalement aux Jeux Olympiques cet été, l’avenir lui réserve encore de nombreuses opportunités sportives et professionnelles.

Alistair Gicqueau © David Gallard CLACK
[Portrait réalisé en juin 2024]
Photo : Alistair Gicqueau par ©Clack David Gallar

Né à Ashford dans le Kent, en Angleterre, Alistair déménage en France avec ses parents alors qu’il n’a que deux ans. Jusqu’à ses douze ans, il ne se sent pas particulièrement sportif : « j’ai fait du judo, du tennis de table et même de la musique ! Rien de cela ne m’a vraiment plu ». Curieux d’essayer un sport nautique, il s’intéresse d’abord au canoë-kayak qu’il repère comme attraction touristique. Sous les conseils de sa mère, il se décide finalement pour l’aviron.

D’adolescent « pas très sportif » à athlète de haut niveau

« En Angleterre, d’où vient ma mère, l’aviron est un sport très prestigieux. Elle aurait aimé en faire lorsqu’elle étudiait à Oxford Brooks, mais ne s’est jamais lancée. Elle se rappelle surtout de la Boat Race, une course pendant laquelle s’affronte les équipes de Cambridge et Oxford. Un incontournable ! ».

Convaincu par les souvenirs maternels, Alistair s’inscrit à l’Aviron Club Métropole de Tours et s’y plaît dès le début :

« J’ai tout de suite aimé l’ambiance familiale qu’il y avait dans mon premier club à Tours, dans lequel je suis d’ailleurs toujours. Il y a un vrai suivi, le coach prend du temps pour tout le monde, c’est très agréable. J’ai très vite pris goût au fait de pratiquer ce sport d’équipe, alors j’ai commencé la compétition. Les deux premières années, mes résultats n’étaient pas incroyables mais je m’amusais beaucoup ! ».

Au départ, le jeune athlète assure cours au collège et compétition en parallèle : « la première année, je n’ai fait que du double - à deux dans le bateau - et en deuxième année j’ai commencé le huit. J’ai eu ma première médaille nationale à 15 ans : une médaille de bronze. L’année d’après j’ai fait du skiff et j’ai fini quatrième ». À seize ans, il passe les sélections pour entrer en équipe de France. « Pour y entrer, il faut faire des tests physiques sur le rameur. Les meilleur.es sont sélectionné.es puis la fédération nous fait faire des stages. En avril, il y a des compétitions sur l’eau, sous forme de test en solo ou à deux. On est sélectionnés en individuel et non en collectif. Et les individus sélectionnés constituent ensuite l’équipe de France ». C’est ainsi qu’Alistair a rejoint l’équipe pour ses 17 ans.

Pour concilier au mieux compétition, entraînement et cursus scolaire, il intègre le lycée du Cens, quittant Tours pour Nantes. Spécialisé dans l’accueil des athlètes tous sports confondus, l’établissement permet un aménagement spécifique des cours, suivis en classe d’une dizaine d’élèves seulement.

Un accompagnement renforcé à Polytech Nantes

Après le Bac, Alistair reste à Nantes et intègre Polytech, où il sera suivi via le dispositif sportif de haut niveau. Accompagné par son équipe enseignante, il décide de suivre chacune des années sur deux ans :

« j’ai fait ce choix en L2 et je l’ai refait cette année, pour ma L3. On ne peut pas fournir un travail de qualité sans aménager son temps d’études et de sport. Grâce à ce dispositif, je peux concilier les deux. On m’a aidé à choisir les cours qui vont ensemble et je fais à chaque fois une année plus légère et une autre plus lourde. Cette année par exemple, j’ai choisi la plus légère car je préparais les jeux et c’est la dernière année où je peux participer aux championnats du monde des moins de 23 ans ».

À Polytech, le dispositif est très complet. Un préparateur mental reçoit les athlètes en séance individuelle sur rendez-vous, des cours particuliers peuvent être demandés à l’équipe enseignante jusqu’à six heures par semestre : un vrai plus pour « compléter le rattrapage des cours et pouvoir poser ses éventuelles questions ».
S’il trouve d’abord sa place parmi les athlètes de sa promotion, Alistair voit les choses changer depuis peu :

« au début, j’étais peu présent en dehors des cours. Nous restions souvent entre sportifs les deux premières années. En L3, ça a changé : j’ai participé aux soirées d’intégration pour la première fois, même en rentrant plus tôt que les autres. Je commence tout juste à me le permettre maintenant que je connais bien mes capacités et mes limites. Cela me fait aussi du bien ! Maintenant, les autres étudiant.es me soutiennent, ils et elles suivent les actualités des athlètes, dont les miennes, et ça me fait plaisir ! »

Médaillé aux championnats du monde

En 2022, l’étudiant participe aux championnats d’Europe universitaire à Istanbul, avec trois camarades de Polytech, eux aussi en équipe de France. « Il y avait plusieurs équipes françaises et d’autres de toute l’Europe. On a fini 4e, on espérait un peu mieux ! Mais c’était une super expérience humaine et culturelle. C’est un voyage qui m’a beaucoup enrichi. »

« En aviron, les sélections se font assez tôt pour laisser le temps de travailler les embarcations. Nous avons besoin de temps pour construire un équipage, c’est un peu comme au foot : il faut du temps pour sélectionner une équipe, ça ne peut pas se faire au dernier moment ! »

Pour cette fois, les dés sont jetés : Alistair ne concourra pas aux Jeux Olympiques de Paris. « J’ai été blessé cet hiver et mon coéquipier aussi, nous avons pris pas mal de retard. Un autre bateau nous a battu lors des tests de qualification. Mais je relativise, il y a toujours de nouvelles échéances à préparer !  D’ailleurs, on avait ramé à quatre avec eux, lors des championnats du monde 2023 en Bulgarie. Nous avions décroché la médaille de bronze ! ».
Concernant l’avenir, tout est encore possible : ingénieur, sportif pro… « Si mes performances sportives ne sont plus là, je me projetterai sur une carrière d’ingénieur. Mais j’aimerais quand même avoir une opportunité avec l’armée des champions, cela me permettrait d’avoir un vrai revenu. Avant ça, il faut faire de bons résultats en élite ! ».

 

Mis à jour le 27 juin 2024.
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